J'ai peur
J'ai peur des motocyclistes qui hantent les rues, qui trimballent la mort dans tous les recoins de la capitale. Avec eux, la mort est une peste! J'ai peur de franchir ma porte en croyant que chaque sortie, en ce lieu, peut en être la dernière. C'est pas que j'ai peur de la fin, elle est irrépréhensible celle-là.
J'ai peur que la lumière ne verra plus le jour dans ce voyage au bout de la nuit où l'indignation et la colère sont des leurres qui camouflent l'individualisme.
J'ai peur de ces fêtes égoïstes qui veulent tromper la mort, qui veulent tromper les fêtards. J'ai peur de ce que je sais, car ce que je sais est cette abomination humaine, cette misère qui dépasse l'entendement humain, pourtant si réelle et si proche de nous qu'elle nous incorpore.
J'ai peur du vrombissement des voitures, du chant des oiseaux qui ne se transforment qu'en glas funèbre.
J'ai peur de ma propre peur, elle peut m'enkyloser.
J'ai peur de tous les jours qui volent l'humanité. Oui j'ai peur de ces cavaliers de la nuit qui sèment des robes noires sur leur passage.
J'ai peur de tout et de rien, car ici, tout est rien et peut s'envoler au clignement des yeux, à la simple cadence d'une gâchette.
J'ai peur, j'ai vraiment peur de cette vie qui empuantit la tombe...
Antoine Jethro
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