mercredi 26 avril 2017

LE PRIX DE MA CONQUETE (Les 15 premiers episodes)

Premier épisode





"Michelle a été violée dans son lit, en absence de ses parents. Son père, Monsieur Anke, en retournant à la maison, a rencontré le violeur qui répond au nom de Nick. Nick sera kidnappé pendant plusieurs heures dans la maison de la victime jusqu'à ce que Monsieur Anke découvre la personne qui l'a payé pour violer sa fille unique, âgée de 16 ans."
-Je n'avais pas l'intention de le faire. J'avais jamais souhaité arriver à ce point-là. Mais les circonstances m'ont forcé et j'ai accepté son offre.
C'est la déclaration du violeur, assis sur une chaise, les mains liées par une corde. Monsieur Anke, le père de la victime, troublé, continue de chercher la raison de cet acte ignoble qu'a subi sa fille.
- Mon vrai problème pour l'instant n'est plus le fait que tu as violé ma fille. Mais je veux savoir qui est derrière tout ça. Et si tu ne comptes pas me le dire, je le trouverai à ma façon, tonne-t-il en pleurant.
- Je l'ignore Monsieur Anke. Comme je viens de te le dire, j'ai été contacté par téléphone.
- Et comment quelqu'un peut-il te contacter sans connaitre ton numéro? Tu me prends pour qui jeune homme?
- Je ne sais pas comment il l'a connu, mais je n'ai pas donné mon numéro à une personne qui aurait une telle intention. Et jusqu'à date, je ne l'ai pas encore rencontrée.
Monsieur Anke se lève de sa chaise, frappe la porte après lui et rejoins sa fille dans sa chambre, pleurant amèrement. Il lui dit.
- Ne t'inquiète pas ma fille, je vais trouver la personne qui a voulu te faire du mal. Et je te jure qu'elle va payer pour cela. Sinon, je préfère mourir que de vivre avec une telle blessure sur le cœur.
Pendant ce temps, sa mère, Madame Louise, vient d'arriver à la maison. Elle se jette sur sa poupée sur le lit qui n'a plus le courage de la regarder dans les yeux.
- Ma fille, Michelle, dit-elle, qu'est-ce qui s'est passé? Qui t'a fait du mal, mon petit ange?
N'ayant pas la force de la répondre, son père prend la parole et résume.
- Elle a été violée par un mec qui a été payé. Jusqu'à date, j'ignore qui a voulu nous détruire en utilisant notre seule enfant.
- Tu as dit quoi Anke? On a violé ma fille? Et comment as-tu pu découvrir le voleur?
- Il est ici, dans la maison.
- Quoi? Dans notre maison? Tu veux dire là où je suis, il y a un criminel qui respire?
- Je ne peux pas le tuer malheureusement. Il ne m'a pas encore dit tout ce que je dois savoir.
- Et que veux-tu savoir d'un criminel que la nouvelle de sa mort?
- Tais-toi Louise! D'accord?
- Ah bon! Tu veux que je me taise pendant que ce...ce voyou continue de vivre? Dis-moi où il est. Je vais lui trancher la gorge, il ne mérite pas de vivre.
- Et après, tu seras appelée comment? Une bonne personne?
- Je m'en fiche de ce que les gens penseraient de moi. L'essentiel est ma justice.
Alors, Anke monte le ton et lui dit.
- Dans ce cas, c'est à la justice de régler tout ça.
- De quelle justice parles-tu? Celle qui laisse tous ces misérables croupir dans les prisons sans jamais se présenter devant un juge naturel ou celle qui réclame de l'argent pour libérer les coupables?
Monsieur Anke ne dit rien. Alors, Madame Louise conclut.
- Je savais que tu n'allais pas répondre parce que tu sais bien qu'il n'y a pas de justice dans ce pays, alors laisse-moi finir avec ce malandrin.
Elle quitte le lit pour se diriger vers la porte. Au même instant, sa fille proteste.
- Non, maman, ne fais pas ça.
- Et pourquoi ma chérie?
- Parce que je suis responsable.
 Deuxieme episode
- Comment ça, tu es responsable?
- C'est moi qui l'avais invité à la maison.
- Peu importe, ce n'est pas une raison valable Michelle.
Monsieur Anke profite de leur dialogue pour sortir de la chambre. Madame Louise le suit et Michelle reste sans rien dire sur son lit. Arrivés dans la chambre où Nick, le violeur, est détenu, Madame Michelle ne croit pas ses yeux.
- C'est toi qui as violé ma fille Nick?
Monsieur Anke lui demande:
- Alors, tu le connais?
- Mais oui, il était venu demander pour Michelle il y a quelques jours.
- J'ai compris et maintenant, tu vas m'expliquer pourquoi tu ne m'as jamais dit ça.
- T'expliquer quoi? Tu oublies que nous avons une fille Anke?
- Et je dois comprendre quoi par ce que tu dis?
- Je ne me ferai pas le plaisir de te raconter tout ce qui s'est passé entre nous Anke, mais si tu n'avais pas la mémoire courte, tu devrais comprendre.
Madame Louise s'approche de Nick avec une mine de sorcière. Nick n'ose pas fixer son regard sur la femme qui a soif de sa mort.
- Qui sont tes parents? lui demande Madame Louise.
- Je suis orphelin.
- Ça se comprend, car un garçon qui respecte ses parents n'aurait jamais posé un acte si ignoble. Tu n'es pas normal. Tu es habité par un démon. Et moi, je sais comment chasser les démons.
En disant cela, elle le gifle très fort. Monsieur Anke intervient sans tarder en la prenant par la ceinture.
- Tu vas me lâcher Anke, je vais tuer ce criminel. Il n'a pas le droit de vivre. Laisse-moi le faire Anke.
- Non, tu ne le tueras pas ici et pas dans un autre endroit non plus.
- Je veux tuer ce salaud je te dis, laisse-moi le faire.
- Non, tu sors de cette chambre et tu n'y reviens jamais.
Après avoir fermé la porte après elle, Monsieur Anke, tout essoufflé, dit à Nick:
- Tu n'auras pas cette chance si tu continues à me mentir.
- Monsieur, je te le dis plusieurs fois, je ne connais pas l'homme qui m'a offert l'argent. Si tu as l'intention de te venger, ne perds pas ton temps car je n'ai plus rien à dire pour me défendre.
- Je vais me venger ma fille certainement, mais pas avant que je découvre qui t'a payé.
- Dans ce cas, je ne suis d'aucune utilité.
- C'est ce que tu crois. Même un innocent est utile pour mener une enquête, voire un coupable. Tu vas passer ta première nuit ici. Demain matin, je reviendrai pour toi. Et ce ne sera pas un jeu.
Monsieur Anke s'éloigne de lui, puis jette un regard par la fenêtre. Pas de danger. Il sort de la chambre et ferme la porte. De retour à la chambre de Michelle, son absence l'étonne. Il appelle Louise promptement. Elle ne lui répond pas. Qu'est-ce qui se passe? Monsieur Anke se dirige vers sa chambre et la voit en train de se pendre.
-Non Louise, ne fais pas ça ma chérie.
- Je vais le faire Anke, dit-elle en pleurant, parce que je ne peux pas vivre avec cette douleur. Je préfère mourir.
- Alors, qui va prendre soin de Michelle?
- Je n'aurai pas le courage de regarder ma fille dans les yeux avec cette cicatrice. En plus, voir le coupable dormir vivant dans maison, ça me rend folle de rage Anke, je ne peux pas supporter ça.
- Ecoute-moi Louise, je te jure qu'il va payer ce qu'il a fait mais nous ne pouvons pas le tuer. Ce sera un autre crime, et la justice ne va pas nous pardonner.
- Pour une dernière fois avant ma mort, ne me parle pas de la justice, je t'en prie.
- D'accord mon amour. Mais avant de te suicider, je voudrais que tu saches deux choses.
Monsieur Anke essaie de l'approcher en parlant.
- La première, tu dois savoir que je t'aime plus que tout au monde. Notre mariage est la plus grande preuve, tu le sais.
- Ne fais pas un pas de plus Anke. Je ne veux pas voir le soleil se lever sur mon opprobre.
- La deuxième chose que tu dois savoir ma chérie, c'est que Michelle n'est plus à la maison.
- Quoi?
- Je ne l'ai pas vue dans sa chambre et c'est ce qui m'a conduit vers toi.
- Elle est où ma fille?
- Bientôt, après que tu auras fini de te suicider, la réponse à cette question n'aura plus de valeur, car elle sera très loin de toi. Je t'en prie Louise, lâche cette corde et allons à la recherche de notre fille.
N'ayant plus de force pour se pendre, Madame Louise lâche la corde qui était attaché au plafond. Et prestement, Monsieur Anke la prend dans ses bras. Au même instant, un bruit se fait entendre au salon. Ils se dépêchent pour aller voir. Quand ils arrivent, ils ne voient rien. Alors, Monsieur Anke fonce vers la chambre où le violeur est détenu. Il est bien là.
Monsieur Anke est bouleversé. Il a le choix entre laisser sa femme à la maison pour partir à la recherche de Michelle mais Nick, le violeur, risque de perdre sa vie. Et s'il s'accompagne de sa femme, il est possible que Nick soit libéré par une autre personne, surtout Michelle. En y pensant, Madame Louise lui propose de sortir ensemble.
- Mais, et Nick, qui va le surveiller?
- La vie de ma fille est plus importante que celle d'un criminel. Alors, partons à la recherche de notre fille Anke.
Monsieur Anke s'assure que toutes les portes et les fenêtres sont bien fermées avant de sortir. Il était déjà neuf heures du soir.
 Troisieme episode
Quand on est à la recherche de quelque chose important, la nuit ne fait pas peur. Monsieur Anke a deux soucis: trouver sa fille et garder le violeur. Tout au cours de la route, il ne cesse de penser à revenir à la maison. Il n'est pas en paix. Et cela l'empêche de se concentrer sur sa recherche.
En arrivant près d'une allée menant au cimetière du quartier, Monsieur Anke n'a plus envie de continuer. Les tombes font penser à la mort. Il a même l'impression que le nom de sa fille est écrit dans un épitaphe. Il est presque onze heures du soir, aucune trace de Michelle. Pas le moindre bruit de son souffle ou de ses pas. Entre deux batailles, il faut choisir celle qu'on peut gagner.
A deux heures de marche, le retour à la maison n'est pas chose rapide. Madame Louise refuse d'abandonner son trésor. Face à la paresse de son mari, elle déclare sa parole célèbre:
- Je l'ai portée toute seule pendant neuf mois. Il n'est pas question que je l'abandonne pendant des heures.
- Louise, nous ne pouvons pas continuer à la chercher sans aucun indice.
- Tu n'es pas obligé de me suivre Anke, je vais la retrouver coûte que coûte.
- Mais je ne veux pas te perdre au milieu de la nuit Louise. Ce sera deux peines à la fois.
- Ah bon, tu ne veux pas me perdre mais tu veux sauver un criminel qui a failli tuer notre fille Anke?
- Louise, ce n'est pas à moi de le tuer, combien de fois dois-je te le dire? Je le garde avec l'espoir de découvrir celui qui a prémédité cet acte. Qu'est-ce qui est si difficile à comprendre?
- Je ne veux pas comprendre Anke, je veux retrouver ma fille. En tout cas, pour l'instant.
Quelques secondes après cette phrase, ils entendent un coup de sifflet de loin, puis des tirs. Voilà ce qui a enfin poussé Madame Louise à rebrousser chemin. Quand même, il faut avoir la vie pour sauver une vie.
La barrière principale de la cour était fermée quand Madame Louise et Monsieur Anke ont quitté la maison. Étrange! Qui a pu entrer ou sortir sans la fermer? Serait-ce Nick, le violeur ou Michelle, la victime? Attendons un instant!
Monsieur Anke court pour pénétrer dans l'appartement. La porte principale de la maison était ouverte également. Une panique au max. Quant à Madame Louise, elle ne fait que crier le nom de Michelle en entrant. Michelle? Michelle? Pas de réponse. Elle se dirige vers sa chambre, elle est fermée. Ce n'est pas une habitude. Elle dit à Monsieur Anke:
- Michelle est sûrement à l'intérieur, si la porte est fermée.
- Quoi? Et pourquoi aurait-elle besoin de faire ça?
Monsieur Anke se dit:
- Nick, Nick, Nick.
Il va ouvrir la porte où Nick était gardé. Devine ce qu'il voit!
La chaise est vide. Nick a été libéré, mais par qui? Monsieur Anke, rempli de colère, vient frapper de toutes ses forces la porte de la chambre de Michelle qui obéit après deux coups. Il y entre en vociférant :
- Pourquoi tu as fait ça Michelle?
- Je suis désolée papa.
- Comment ça, tu es désolée?
- Il m'a forcé à le faire papa, je ne pouvais pas refuser.
- Qui t'a forcée à faire quoi?
- Un monsieur, je ne le reconnais pas.
 Quatrieme épisode

Madame Louise s'approche pour mieux comprendre les propos de sa fille miraculeusement retrouvée.
- Mais où ce monsieur t'a-t-il trouvée Michelle?
- En traversant la rue pour rentrer à la maison, j'ai vu une voiture dans laquelle deux hommes étaient en train de fumer. L'un d'entre eux m'a appelé gentiment. J'ai eu peur mais je ne pouvais pas courir.
-Tu devais courir Michelle, lui dit Monsieur Anke.
- Il avait un pistolet papa.
-Quoi? Un pistolet? s'interroge la mère. O mon Dieu, j'ai failli perdre ma fille!
- L'autre qui était au volant, poursuit-elle, m'a dit que je devais lui rendre un service si je voulais rester en vie. Il m'a dit qu'il attendait longtemps au dehors.
- Il attendait quoi alors?
- Le moment pour pénétrer dans la maison et sauver Nick.
Madame Louise ne croit pas ses oreilles.
- Il y avait tous ces menaces, c'est pas possible. Dis-moi Michelle, qu'est-ce qui s'est passé après?
A cette heure, Monsieur Anke et Madame Louise étaient déjà partis à sa recherche. Malheureusement, ils ont emprunté un autre chemin. Michelle avait changé d'idée pour ne pas les inquiéter davantage.
- Il m'a demandé de lui dire où Nick était séquestré. Sinon, il m'a dit qu'il allait lui-même me violer. J'ai accepté, mais je pensais que vous étiez encore à la maison. Quand nous sommes entrés, la porte était fermée. Ils l'ont ouverte à leur manière. Je leur montre la chambre et ils déligotent Nick. Ils voulaient profiter de votre absence pour me faire du mal, mais Nick s'est opposé à eux. Ils l'ont dit qu'il était payé pour accomplir une mission et non pour m'aimer. Et c'est là qu'il l'ont frappé au visage avec le pistolet. Il y avait du sang qui coulait jusqu'à sa bouche.
-Et après, lui demande Louise en la serrant dans ses bras.
- Ils repartent en disant qu'il allait le tuer s'il révélait leur identité.
Finalement, Monsieur Anke a plus de raisons de s'inquiéter. Il est persécuté par un inconnu qui le connaît très bien. Mais il n'arrive pas toujours à deviner cet homme qui est prêt à tout pour le faire souffrir. Il sort de la chambre de Michelle sans ajouter un mot de plus. Arrivé dans sa chambre, il se jette dans son lit et se met à réfléchir.
 Cinquieme episode
Dans un dépôt près d'un marché, Nick répond aux questions de son patron, surnommé Treffe. Il n'a pas l'air méchant, on dirait.
- Dis-nous ce que tu as révélé à Monsieur Anke. Et n'essaie pas de nous mentir, tu risqueras ta vie.
Nick est encore en danger, et c'est le pire puisqu'il faut le tuer s'il a dévoilé celui qui a commandité le viol. Mais comment va-t-il prouver qu'il a dit la vérité ou le mensonge? Suivons!
- Je n'ai rien dit de toi. J'ai nié ma relation avec toi.
- Il n'y a qu'une seule façon de le savoir Nick. Si Anke découvre que c'est moi, c'est que tu l'as dit qui je suis. Alors, bien que ce soit le but fixé mais je ne veux pas qu'il le sache si tôt.
- Je te jure que je ne l'ai pas dit qui tu es. Sa femme a voulu me tuer dès qu'elle a su que j'étais à la maison mais il a voulu me garder jusqu'à ce qu'il découvre la personne qui m'a payé. Sinon, je serais mort à cet instant.
- Je te crois Nick mais tu vas me rendre un autre service.
- Quoi?
_ Tu vas quitter la ville le plus vite que possible. Si un jour un de mes hommes te voient, ils ne laisseront pas ta peau. Tiens!
Le patron lui donne une enveloppe de 25.000 gourdes.
- Amuse-toi bien filston et ne gaspille pas cet argent car c'est le prix de ton boulot. Si je te recroise ici, ce qui t'en restera ne sera pas suffisant pour t'offrir un cercueil. Viens, nous te conduisons à la station.
Pendant ce temps, Monsieur Anke se dépêche de quitter l'appartement pour une semaine. Les voisins du quartier ne savent rien de tout ce qui s'est passé hier soir, car la maison est construite sur un grand terrain laissant une grande cour à l'entrée. Difficile de savoir ce qui se passe à l'intérieur. Et cette nuit-là où les inconnus ont fait irruption dans la maison, personne ne pouvait les soupçonner.
Michelle n'est pas dans sa peau. Elle n'avait jamais rêvé de mentir à ses camarades au sujet de son déplacement vers sa ville natale, pis, pour un viol. Elle aurait mérité tous les mauvais titres à l'école. C'aurait été un scandale pour sa réputation dans la zone où les yeux de tous les garçons sont fixés sur elle.
Cependant, même les personnes les plus retirées du monde ont une amie, une personne à qui elles pouvaient confier leurs secrets. Cette amie se nomme Angelica, celle qui a toujours été aux côtés de la beauté déshonorée. Bientôt, elle saura pourquoi sa meilleure amie est partie.
Quelques heures plus tard, un monsieur barbu vient frapper à la barrière de la maison du patron. Le gérant précipite ses pas pour ouvrir.
- Laisse-moi entrer au plus vite que possible.
- Et pourquoi je te laisserais entrer?
- Tu ne veux pas que ton patron soit informé de son affaire?
- Et c'est pour cela qu'il y a des téléphones portables. Tu aurais du en avoir un. Comme ça, tu ne serais pas venu jusqu'ici pour annoncer une nouvelle.
 - Dis-donc, c'est toi le nouveau patron monsieur le gérant?
D'un air menaçant, il lui répond:
-Non, mais j'ai été ton patron il y a longtemps.
Le patron qui écoutait la conversation dès le début, sort de ses gonds et tonne contre le gérant:
- Tu vas le laisser entrer enfin, imbécile?
- Tu es sauvé sous le soleil, dit-il d'un ton sarcastique.
Arrivé auprès du patron, il est reçu par cette question:
- Qu'est-ce qu'il y a d'aussi important à me dire Ally?
- Patron, il y a quelques heures....euh, alors la route a été très longue. Donc, je ne sais pas exactement le temps que....
- Tu vas me dire ce que je veux entendre finalement ou je botte tes petites fesses.
- D'accord patron, je voulais te dire que toute la famille Octonne est partie. Alors, Monsieur Anke et Madame Louise ainsi que sa fille Michelle.
Le patron hoche la tête, sourit et dit:
- Mon plan marche à merveille. Je sais où ils vont se cacher. Oui, je sais très bien et ce sera plus facile désormais. Merci Ally. Je vais verifier ce soir, si tu ne mens pas, tu auras ce que tu as toujours désiré.
- J'ai dit la vérité patron.
- La ferme. Il est facile de dire la vérité mais seuls les yeux peuvent confirmer les vérités. Alors, hors de ma vue.
Un bon mauvais patron!

 Sixieme épisode
Dix-huit ans plus tôt!
Avant de devenir la femme d'Anke, Louise était l'amante de Hussel Johnson, un vrai gentleman du quartier Maniyi, situé non loin de la ville Opal. Avec ses habitants hospitaliers, il était difficile de ne pas vouloir résider dans ce coin après l'avoir visité.
Louise était une femme drôle, impossible, sévère mais très douce dans les bras de son Hussel qui aurait donné son âme pour la garder. Il a même vendu une parcelle de son père pour l'offrir des cadeaux et une nuit dans un hôtel de luxe à la ville. C'était un vrai scandale mais son père craignait de lui faire du mal, tolérance que sa mère n'a jamais acceptée.
Les choses allaient bien entre les amoureux. Les gens du village ont cru qu'ils allaient se marier tellement ils étaient passionnés l'un de l'autre. A un certain moment, Louise ne pouvait pas obtenir de bonne note à l'école. Ses parents ont décidé de freiner sa coquetterie naissante. Hussel avait déjà abandonné ses études secondaires parce que son père était un grand planteur dans la zone. Donc, le jeune homme vivait comme un prince. Un jour il a dit que l'école n'était pas importante pour l'enfant d'un grand-nègre. Ainsi, arrivé en troisième secondaire, il a tout balancé. En dépit de cette décision décevante par rapport à sa belouse Louise, il a toujours été l'homme le plus adoré du quartier car il a acheté le silence des mecs qui pouvaient le critiquer. Ces derniers n'osaient pas conseiller à Louise de discontinuer la relation.
Un jour, pendant les grandes vacances, alors que sa mère revenait du marché, elle l'a surprise dans une voiture en train d'embrasser Hussel. Folle de rage, elle l'a forcée de sortir de la voiture pour l'accompagner à la maison. Dès ce jour, elle n'a jamais vu le visage de Hussel. Cela a duré plus d'un mois. Le premier jour de sa sortie, elle a changé complètement. Hussel était devenu un ennemi. Elle ne voulait pas lui adresser la parole. Malgré tous ses efforts pour trouver grâce aux yeux de la déesse, Hussel a été traité comme un chien de rue.
Trois mois plus tard, Louise a rencontré un autre type à son école. Très vite, elle s'est donnée à lui sans trop de misère. Assoiffée d'amour, elle voulait écrire une autre histoire afin de débarrasser sa mémoire des souvenirs husselistes. Ses parents ont appris la nouvelle de très tôt et l'ont exigée de présenter le type. Sans délai, il a accepté de les rencontrer. Une connaissance qui a plu à la famille entière. Dès ce jour, Louise savait qu'il a trouvé l'homme de sa vie. Oui, c'est cet homme qui a laissé le violeur de sa fille s'échapper. Son nom est Anke ou Monsieur Anke.
Quand Hussel a appris que Louise était tombée amoureuse d'un autre homme, il commençait à la haïr. Un soir, alors qu'ils discutaient avec ses amis, il a eu une méchante idée. Et pour baptiser son dessein cauchemardesque, il se faisait appeler Treffe, en souvenir d'un personnage dans un roman qui a mutilé le corps de son amante pour avoir épousé un autre homme.
Voilà pourquoi Treffe persécute la famille de Monsieur Anke. Mais jusque-là, ni Anke ni Louise ne sont pas au courant de ce qui pourrait causer une telle haine contre leur unique fille Michelle, née deux ans après leur mariage.
La nuit est déjà tombée. Toutes les lumières de la nouvelle maison habitée par la famille Octonne sont éteintes. Vers onze heures du soir, comme Monsieur Anke ne pouvait pas trouver le sommeil, il sort de son lit pour se rendre à la galerie principale. En ouvrant la porte, il a vu un homme vêtu d'une robe blanche débout devant la barrière.

 Septieme épisode
Effrayé, il recule et ferme la porte doucement.
Il réfléchit un instant, et rouvre la porte et l'homme n'est plus là. Incroyable mais vrai. Qu'est-ce que cela voulait bien dire? Était-ce un fantôme ou quelqu'un qui voulait attiser la peur du fugitif innocent.
Monsieur Anke retourne dans son lit avec tremblement et tristesse. Il ne réveille pas sa femme qui est perdue dans le sommeil, ni sa fille qui n'arrêtait pas de pleurer à chaque fois qu'elle se souvient de son malheur. Par conséquent, le sommeil est le meilleur moyen pour qu'elle trouve le repos.
Quelques minutes plus tard, Monsieur Anke se réveille par l'aboiement crispant des chiens du canton. Cette fois-ci, Madame Louise s'eveille en sursaut.
- Qu'est-ce qui se passe Anke? Pourquoi ce chient aboie-t-il si fort dans mes oreilles jusqu' à me réveiller?
- Je suis au même endroit que toi Louise, comment le saurais-je?
- D'accord, mais il est à peine minuit.
- Je ne suis pas l'horloge Louise, tu pourrais pas parler moins fort?
- Je vois maintenant. Tu as peur. Moi, je vais regarder ce qu'il y a au dehors parce que je veux dormir, moi.
Parce qu'il venait de voir une sorte de fantôme de par la galerie, il craint que sa femme le revoie et soit alarmée. Il lui dit donc.
- Non, chérie, ne sors pas. Laisse le chien aboyer, toi retourne te coucher. Avec patience, tu retrouveras le sommeil. Il y a si longtemps tu vivais ici. Maintenant, tu ne sais pas ce qui aurait pu changer depuis ton absence.
- Je m'en fous de ce qui aurait pu changer à Maniyi Anke. C'est là que je suis née, rien ne me fera du mal.
- Tu pars d'un principe sans fondement réel Louise. Le mal est partout, même dans ta propre maison, tu peux être empoisonnée par un membre de ta famille. Alors, ne résiste plus à ce que je viens de te dire. Va dans ton lit.
Pour une fois, depuis la débandade, Louise use de son silence pour obéir à son mari. Un moment après, le chien cesse d'aboyer. Dans ses pensées, Monsieur Anke médite:
- Qui m'en voudrait autant? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter tout ça?
Malheureusement, il n'a jamais connu l'histoire de sa femme avant de l'avoir épousée. Dans cette maison où ils viennent se réfugier, les secrets sont enterrés dans une mémoire indisponible. Sa princesse Michelle n'en sait rien non plus. Elle est juste un appât. Il n'y a que Louise qui pourrait lui dire la vérité mais elle ignore l'origine de ces attaques. Si seulement elle savait pourquoi sa fille a été violée, peut-être que ses mots condamnés seraient utiles à la justice. Et là encore, c'est du blanc puisqu'elle ne croit pas en la justice de son pays.
Au petit matin de cette nuit remplie d'horreur, Monsieur Anke prierait le bon Dieu pour qu'une autre nuit ne tombe pas tout de suite. Mais le soleil est fidèle au tac-tac de l'horloge, il abandonnera le pauvre Anke au millieu des bourrasques nocturnes. Adieu prophétisé.
Après avoir pris son petit déjeuner, Michelle reçoit un appel inattendu. Son cœur bat la chamade, mais elle doit décrocher. D'un air vague, elle répond:
- Tu veux quoi encore?
- Je dois te rencontrer aujourd'hui.
- Ah, tu es fou Nick? Maintenant, ton plan est de me tuer pas vrai?
-Non, j'ai quelque chose à te dire. Je sais que tu ne vas pas me croire mais tu devras l'écouter.
- Après tous tes mensonges et ce que tu m'as faite, tu penses que je te ferai confiance une nouvelle fois?
-Non, me faire confiance est difficile mais tu sauras désormais à qui tu dois vraiment faire confiance. Alors, si cela te tente, tu m'envoies une adresse de la ville et je viendrai te rejoindre.
Michelle raccroche! Elle est déboussolée. Soudainement, son père vient l'annoncer une nouvelle intéressante.
- Ma chérie, je vais allée à la ville. Tu ne voudrais pas m'accompagner?
- Oh, euh... je sais pas.
- Bon, d'accord. Alors, je reviens tout de suite.
- D'accord, papi.
Non! Michelle change d'idée.
- Papi!?
- Oui, Michelle, répond- il de loin, je ne suis pas encore sortie.
- Je viens avec toi.
- Aucun problème trésor. Va dire à ta mère que nous sortons ensemble.
- Mais, tu es mon père. J'aime pas quand tu remets tes décisions à maman.
- Je sais que je suis ton père Michelle mais je ne suis pas ta mère et une mère a toujours besoin de savoir où va sa fille. En plus, elle a le droit de le savoir.
- D'accord, d'accord papidou, j'y vais.
- Très bien, choupidou.
Auprès de sa mère:
-Maman, je sors avec papi.
- Pour aller où?
- Brrr...mais il ne m'as pas dit de te dire où nous allons enfin.
-Ben, moi, j'aimerais savoir Michelle.
-Vous êtes tous pareils.
- Alors, nous espérons que tu trouves un mari qui te ressemble comme nous.
- Bah, ne me parle pas de cet espèce. Et pour la question d'endroit, il a dit à Opal. Tu ne vas pas me demander plus, j'espère.
- Non, ça suffit. Soyez prudent!
- En fait, ça, tu devrais le dire à papa car je ne serai pas au volant.
- Il le sait déjà.
- Voilà.
Elle rejoint son père qui l'attendait déjà.
- Tout ce temps pour dire à ta mère que tu m'accompagnes à la ville?
-Non, papi, tu ne m'avais pas dit de lui dire où nous irons, dit-elle en montant dans la voiture.
- Je sais.
- Pendant que j'y suis. Dis pa, tu me laisserais passer à la bibliothèque pour emprunter un livre?
- Ben, oui. Si cela ne va pas me faire perdre du temps.
- Je l'espère.
- Ok. Attache ta ceinture.
- C'est fait.
Soixante minutes plus tard, ils sont arrivés au centre ville. Ils entrent dans un super marché. Après la course, ils sont repartis pour aller voir un ami. Monsieur Anke ne dit rien à propos de ses emmerdements. Après une vingtaine de minutes de dialogue, ils prennent congé de l'ami. En route vers la bibliothèque, Michelle lui dit:
- Tu n'as pas besoin de m'accompagner à l'intérieur papa.
- Et pourquoi pas?
- D'abord, parce que ce n'est pas une habitude. Ensuite, puisque ce n'est pas une habitude, on va penser que tu es mon garde du corps alors que tu es mon beau papidou.
Monsieur Anke hausse les épaules pour signifier son approbation. Michelle se réjouit de sa naïveté. Elle descend de la voiture et fait son petit chemin vers la découverte d'une vérité donaldtrumpique.
Etant à l'intérieur, elle se dirige directement vers Nick qui l'attendait dans la salle de lecture. Il n'ose pas lever sa tête pour regarder sa victime.
- J'ai pas beaucoup de temps, mon père m'attend au dehors. S'il découvre que je te parle, il va me déstester. Alors, dis-moi tes mensonges.
- Voilà. D'abord, je voulais te demander de me pardonner bien que ce soit difficile.
- Non, ce n'est pas difficile Nick. C'est impossible.
- D'accord. Comme tu le sais déjà, j'ai été payé pour...donc, je voudrais que tu saches que cet homme est l'ancien petit ami de ta mère.
En disant cela, Nick aperçoit Ally, le messager du patron. Pris de panique, il confie ses mots rapidement à Michelle.
- Je sais que ce sera diffile que tu me pardonnes dans mon vivant mais n'oublie pas que j'ai obéi par peur de perdre ma mère. Il m'a dit qu'il la tuerait si je ne voulais pas accomplir cette mission.
- De quoi tu parles? Je ne comprends pas.
- Je dois m'en aller tout de suite Michelle. Encore une fois, je te demande de me pardonner. Et n'ohblie pas de prévenir ta mère. Dis-lui que celui qui la persécute s'appelle Hussel. Elle comprendra.
Nick, comptant les dernières heures de son pèlerinage sur la terre, sort les larmes aux yeux. Ally était déjà parti. Michelle n'a plus envie d'emprunter de livre mais pour ne pas gâcher son plan, elle prend seulement une hebdo La Boussole, publiée gratuitement. Elle ouvre la porte de la voiture et s'assied en silence. Son père lui demande:
- Tout va bien, chérie?
- Oui, répond-elle avec un sourire hypocrite.
Monsieur Anke démarre et continue sa route vers Maniyi.
Huitieme episode

Monsieur Anke démarre la voiture et continue sa route vers Maniyi, quittant Opal sous son soleil de plomb. Plus de dix minutes à conduire, Michelle ne dit rien. Elle regarde tout droit devant sans se tourner vers son père, question de ne pas donner l'impression d'un souci. Monsieur Anke la trouve très bizarre.
-Tu as un problème, Michelle.
-Euh, non.
-Et pourquoi es-tu si calme?
- Rien. Je suis en train de penser à un passé au quel je n'appartiens pas, mais qui domine mon présent.
- Et ce passé dit quoi?
- Rien, puisque je n'y ai jamais été.
- Je ne comprends pas Michelle.
- Moi non plus, papa, je ne comprends pas. Comment pourrais-je t'expliquer ce que je ne comprends pas?
- Je l'ignore. Peut-être en commençant par me dire ce que tu vois. Ensuite, je pourrais comprendre moi-même.
-Un jour, tu le sauras et tu ne comprendras pas non plus.
- Voilà que tu résistes encore.
Michelle ne veut pas que son père sache ce qu'elle vient d'apprendre, pas même sa mère. La complicité de Nick augmente son tourment. Elle ne sait pas à qui faire confiance. Elle est en train de penser à une stratégie pour soulever sa colère contre sa mère. Mais, elle doit s'assurer que Nick n'a pas menti. Donc, sa mère ne doit pas savoir qui l'a révélée le nom Hussel puisqu'elle n'a jamais parlé de cet homme depuis sa rencontre avec Anke, voire depuis la naissance de sa fille.
En y pensant, Michelle reçoit un appel inconnu. Elle décroche, or c'est au même moment que son père arrete le moteur pour vérifier un bruit venant de l'arrière.
- Allô!
- Bonjour, petite Louise.
- Qui est-ce?
- Tu ne me connais pas trésor, mais rassure-toi, cela ne va pas prendre beaucoup de temps.
- Je vais raccrocher si tu ne me dis pas qui tu es.
- Ne te mets pas en colère ma chérie. Laisse-moi te faire écouter une voix que tu pourrais reconnaître.
Au téléphone
- Ne l'écoute pas Michelle, ne l'écoute pas.
- Nick? !
Reprenant l'appareil, l'inconnu lui dit:
- Il se peut que ce garçon meure dans les heures qui suivent, mais cela te fera du bien parce qu'il t'a pris ce qui est le plus cher en toi. Toutefois, tu pourrais sauver sa vie si tu me rendais un petit service. Demain, au même endroit où tu étais ce matin, quelqu'un te laissera une adresse dans un livre de ton auteur préféré. Nick m'a déjà parlé de toi, tu sais. Alors, je sais beaucoup de choses sur toi, unique fille d'Octonne.
- Qu'est-ce qu'il y a dans cette enveloppe?
- Une surprise!
- Je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin de jouer à ce petit jeu.
- Un jeu? Alors, tu n'aimerais pas savoir qui est ton vrai père?
- Il est avec moi en ce moment?
- Eh oui, d'ailleurs, je suis en train de le regarder arranger quelque chose sous la voiture. Ma petite combinaison. Alors, qu'est-ce que t'en dis ma jolie?
- Je suis d'accord.
- Ô, je me souviens d'une voix comme la tienne, il y a plus de 18 ans. A demain, 10:00 tapantes. Aurevoir!
Impossible! Michelle est en train de faire un cauchemar. Quand son père revient, il la voit plus pâle qu'au paravant.
- Michelle, mais pourquoi tu fais cette tête? - Je veux rentrer chez-moi, papa.
- Mais, nous allons chez-nous Michelle.
- Je veux y être le plus vite que possible. Et je ne suis pas prête à répondre à aucune question.
- Ça va Michelle, on y va.
Arrivée devant la barrière, elle n'attend pas que Monsieur Anke ouvre la barrière pour garer la voiture. Elle descend, frappe la porte de toute sa force et entre dans la maison. Sa mère vient l'embrasser mais elle refuse. Elle se dirige vers la salle de bain, entre et ferme la porte à clef. Madame Louise essaie de l'ouvrir en vain.
- Michelle, qu'est-ce que tu as ma chérie.
- Je n'ai rien, laisse-moi en paix.
- Pourquoi?
- Parce que je veux la paix. Sinon, je quitte votre maison tout de suite pour que vous ne me voyez plus jamais.
A ces mots, Madame Louise se désiste de son insistance. Monsieur Anke n'était pas trop loin d'elle.
- Qu'est-ce que tu as fait à ma fille Anke?
- Tu dis cela comme si elle était à toi uniquement Louise. C'est notre fille, comment pourrais-je lui faire du mal. Tu sais bien ce qu'elle a enduré ces derniers jours et tu m'as posé cette question?
- Avant de sortir avec toi, elle était bien non.
- Ben, je sais rien. Elle a changé d'attitude juste après avoir quitté la biblio. Sur la route, j'ai du descendre de la voiture pour vérifier un bruit, et lorsque je retourne au volant, elle devenait plus triste. Je lui ai demandé pourquoi elle était comme ça, elle m'a dit qu'elle voulait entrer tout de suite. Voilà.
- Je ne comprends rien du tout de cette semaine. Il faut que j'attende une autre pour voir si le destin ne changera pas d'idée.
Neuvieme épisode
A ces mots, Madame Louise se désiste de son insistance. Monsieur Anke n'était pas trop loin d'elle.
- Qu'est-ce que tu as fait à ma fille Anke?
- Tu dis cela comme si elle était à toi uniquement Louise. C'est notre fille, comment pourrais-je lui faire du mal. Tu sais bien ce qu'elle a enduré ces derniers jours et tu m'as posé cette question?
- Avant de sortir avec toi, elle était bien non.
- Ben, je sais rien. Elle a changé d'attitude juste après avoir quitté la biblio. Sur la route, j'ai du descendre de la voiture pour vérifier un bruit, et lorsque je retourne au volant, elle devenait plus triste. Je lui ai demandé pourquoi elle était comme ça, elle m'a dit qu'elle voulait entrer tout de suite. Voilà.
- Je ne comprends rien du tout de cette semaine. Il faut que j'attende une autre pour voir si le destin ne changera pas d'idée.
Monsieur Anke revient sur le moment où Michelle a changé de tempérament. Elle était bien juste avant de rentrer à la bibliothèque et à sa sortie, tout a changé. Pourquoi cela? Monsieur est en train de se dire:
- Mais pourquoi Michelle a réagi ainsi. Je n'ai rien fait. Et je ne l'ai pas dit un mot déplacé. Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
Et oui, Monsieur Anke, il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas encore. Franchement, je vous conseille de ne pas chercher à savoir.
Entre temps, Treffe se démène au cachot pour savoir ce que Nick a pu révéler à Michelle durant leur conversation. Ce type est né pour mentir.
- Je voulais lui dire que je suis désolé pour ce que j'ai fait afin de gagner sa confiance.
- Et tu crois que je vais avaler ça comme un imbécile, Nick?
- Mais c'est vrai.
- Vraiment? Bon, dans ce cas là, je vais te donner les rênes de mon clan et travailler pour toi. Tu deviens plus fort que moi, apparemment. Mais, tu n'auras pas le courage de me faire ça si je te mentirais.
Sur ce, il le frappe à la joue droite.
- Tu le ferais Nick? lui demande-t-il ironiquement.
Il ne répond pas, mais dans sa bouche, du sang coule. D'une péripétie plus dangereuse à une si délicate, Nick aurait préféré être entre les mains de son beau père raté. Ah, parfois se sauver d'un supplice entraîne d'autres plus amers.
- Je t'avais dit de ne pas retourner à la ville de peur de payer au prix de ta vie. Et tu ne m'as pas écouté.
- Je n'ai pas touché une gourde de ton argent. Je ne vais pas m'en servir de toute façon.
- Je m'en fous de ce que tu vas faire avec: brûler, donner aux pauvres ou le laisser pourrir quelque part. L'essentiel, c'est que je t'ai payé.
- Je regrette ce que j'ai fait, Hussel.
- Moi, je regrette de t'avoir engagé. Tu voulais gâcher mon plan Nick?
- Ce n'est pas moi qui le gacherai.
- Qui alors?
- Je ne sais pas. Tu sais bien que Monsieur Anke est le vrai père de Michelle.
- Et c'est pour cette raison que tu ne vas pas vivre avant qu'elle le découvre.
Le gérant qui surveillait la barrière a entendu un coup de feu vendu de l'intérieur. Ally qui lisait un journal sursaute et dit:
- Bon sang, il l'a tué.
- Et c'est grâce à toi, Ally.
 
Chez la famille Octonne, dans la soirée.
Il était deux heures de l'apres-midi lorsque Michelle a quitté la salle de bain, soit deux heures depuis qu'ils ont laissé Opal. Elle se calmait pour trouver un moyen de convaincre son père de l'emmener à Opal. Ce sera une bonne occasion de découvrir la raison de ses réactions étranges et négatives.
C'est elle qui vient frapper à la porte, comme une enfant qui veut continuer son sommeil dans la chambre de papa. Quel astuce!
- Oui, répond Monsieur Anke.
- C'est moi papa.
- Michelle?
Il s'étonne que sa fille change d'idée et vienne lui parler. Ça lui fait du bien et Michelle a du talent pour cacher le vrai motif de sa douceur. Elle parle comme si elle ne savait rien du jeu de sa mère et de la paternité douteuse de son papidou.
- Je voulais te dire que je suis désolée pour ce matin. J'ai été si bête avec toi et avec maman. Alors, je vous demande pardon.
Sa mère écoutait dès le début.
- Ça va aller ma fille. Je ne pouvais pas m'arrêter de penser à toi. C'est un soulagement de savoir que tu vas bien.
- Merci pa!
- D'accord, ma chérie.
- Manman dort déjà?
- Non, mais tu peux aller lui parler.
Ses pas d'enfant la conduisent près du lit où se repose un corps lassé. Brusquement, Madame Louise a une vision d'une partie de son enfance qui a brillé dans cette maison, exactement dans cette chambre. *Un soir, pendant la saison pluvieuse, un coup de tonnerre la réveillé. Elle quitte sa chambre pour se réfugier dans les bras de sa maman. Elle passe le reste de la nuit au milieu de ses parents sur une lit qui peut à peine recevoir deux personnes.*
Michelle ne dit rien. Sa mère caresse ses longs cheveux en pensant à tout ce qu'elle a subi en si peu de temps.
 
Monsieur Anke vient s'asseoir au pied du lit. Les bras entrecroisés, il s'inquiète déjà de ce qui pourrait se passer ce soir.
Dixieme épisode
Il est sept heures du matin. Monsieur Anke a passé une excellente nuit. Les sourires reviennent sur les visages timidement, mais au fond du cœur de Michelle, il y a des secrets qui brûlent. Des secrets qui peuvent anéantir la famille Octonne.
Elle n'oublie pas son rendez-vous à la biblio et c'est à cela qu'elle pense à l'instant. Et d'un bond, elle se déplace de la table où elle buvait du lait avec du pain, pour rejoindre son père au parking. Lorsqu'elle arrive, il l'accueille chaleureusement.
- Mon amour, tu es si belle ce matin.
- Oh, papi. Ce n'est pas vrai.
- Oui, c'est vrai, c'est ton père qui te l'a dit. Et quand un père dit quelque chose sur sa jouvencelle, il dit la vérité. Tu es comme ta mère. Elle a toujours été envoûtante quand elle est venue à l'école.
Monsieur Anke raconte cette histoire en essuyant la voiture. Michelle s'appuie contre le mur, près de la galerie. Elle est vêtue d'une petite robe qui donne à peine sur ses genoux.
- Tous les garçons de l'école cherchaient à lui plaire, mais elle n'a jamais tenté de les répondre. Un jour, elle m'a fait cette question: Pourquoi as-tu pris tout ce temps à te mettre sur mon chemin?
Michelle qui doute qu'il soit son vrai père saisit l'occasion pour donner une réponse d'enquêteur.
- Peut-être parce qu'elle a connu un garçon qui l'a brisé le cœur.
- Non, je ne crois pas que c'est la bonne réponse.
- Pourquoi?
- Parce qu'elle ne m'a jamais parlé d'un autre garçon qu'elle aurait rencontré avant moi.
- Et tu n'as jamais demandé ça à un ami de l'école?
- Non. En fait, je n'avais pas d'ami à l'école. Et mon père, avant de mourir, m'a dit que je ne devais pas chercher à savoir le nombre d'amants qu'une femme a connu. Et même si je l'avais su, cela n'aurait eu aucun effet sur l'amour que je ressentais pour elle.
A ces mots, Michelle pense que son père a été naïf parce que sa mère a connu Hussel avant lui. Cependant, elle n'ose pas citer ce nom pour ne pas réveiller des soupçons sur sa petite enquête. Et pour finir...
- Papa, tu sors ce mat?
- Oui! Je vais chez un ami.
En réalité, il va consulter un psy à la ville pour mieux comprendre les réactions de sa fille.
- Et ça te dirait de passer me déposer à la biblio? lui demande Michelle.
Ding dong! Encore une piste pour l'enquête d'Octonne Anke. Un vrai dilemme. Une double enquête. D'une part, il a peur que sa fille soit poursuivie par le méchant inconnu ou même par Nick qui, selon lui, est libre comme le vent. D'autre part, et c'est peut-être le plus important, il a besoin de savoir les antécédents de son comportement bizarre. Mais, il y a juste un petit problème...
- Ça pourrait, mais...
- Tu ne vas pas me dire que je dois dire ça à maman.
- C'est exactement à cela que je pensais.
- Je le savais. Et vu ce qui s'est passé hier, je suis certaine qu'elle ne vas pas accepter.
- Possible. Donc, laisse-moi aller lui parler.
- C'est une bonne idée, dit- elle en hochant la tête. Alors, je t'attends.
- D'accord.  
Quelques minutes plus tard...
- Je pense que c'est une bonne idée, dit Madame Louise.
- A plus, mon amour.
- Et je veux tout savoir à votre retour.
- D'accord, chérie.
Michelle était prête pour la sortie sans avoir le dernier mot de son papa.
- Tu es déjà prête?
- Oui.
- Mais, tu ne sais pas si ta mère accepterait que nous sortions.
- Je le savais depuis l'instant où tu m'as dit que tu allais lui parler. Les parents s'entendent souvent pour le bonheur de leur enfant. Sauf que parfois, des petits secrets les empêchent de continuer à s'entendre.
Voyant que le faciès de son père dénote un tempérament suspect, elle contourne l'indice.
- J'ai lu ça dans le dernier roman de Gary Victor, cet écrivain haïtien inventif et prolifique.
Pris dans le piège, Monsieur Anke poursuit:
- Moi, j'ai lu Yanick Lahens, ...alors j'ai vu le nom sur un livre dans une librairie. Arrêtons cela, allons-nous en, je vais être en retard.
En route vers Opal.
- Tu disais quoi à maman pour qu'elle accepte que tu me déposes à la biblio?
- Bon, je lui ai dit que cela pourrait te calmer. Et comme tu es passionnée pour la lecture, nous pensions que c'était une bonne idée. Voilà!
Ça, c'est le petit mensonge de famille.
Il est à peine neuf heures. Michelle reçoit un sms.
- N'oublie pas notre rendez-vous petite Louise. Après avoir lu ce message, sache que le numéro n'existe plus.
Son père la regarde d'un air étrange, elle sourit, son père fait autant et ils redeviennent brusquement sérieux.
 Onzieme épisode
Son père la regarde d'un air étrange, elle sourit, il fait autant et ils redeviennent brusquement sérieux.
Devant la barrière de la bibliothèque, Monsieur Anke arrette la voiture et éteint le moteur. Pour une nouvelle fois, il regarde Michelle qui donne un visage triste.
- Pourquoi tu ne descends pas?
Elle se tourne vers son père avec l'intention de lui dire ce qu'elle vient faire mais elle change d'idée et dit:
-Tu viendras me chercher à quelle heure? 
- Je ne sais pas exactement. Peut-être après deux heures. Cela dépend du temps de mon parcours. 
- D'accord. 
- Attends, lui dit son père. Michelle, tu sais bien que moi et ta mère nous t'aimons énormément. S'il y a quelque chose qui te tracasse, n'aies pas peur de nous en parler. Nous sommes là pour t'aider et nous avons toujours été là dès le premier jour de ta venue au monde. Et nous serons toujours là jusqu'à la mort pour te supporter.
Michelle remue ses lèvres et lui dit:
- Ça va papa. Tu sais que ce n'est pas facile de tenir le coup après tout ce qui vient de se passer. J'ai peur d'être à nouveau blessée, bien que je ne peux pas l'empêcher.
Elle dit cela en pensant à ce qui pourrait prouver que Monsieur Anke n'est pas son vrai père. Des gouttes tombent de ses yeux. Pendant ce temps, Monsieur Anke aperçoit par le rétroviseur un homme qui le surveille. Il n'a plus l'intention de laisser Michelle sortir de la voiture.
- Michelle, est-ce que tu as confiance en moi?
- Oui, papa. Pourquoi tu m'as posé cette question? 
- Parce que tu vas devoir m'écouter attentivement. Quelqu'un nous surveille depuis notre arrivée. Et ce n'est pas pour la première fois que je le vois ici. Il était là quand j'étais venu te déposer hier.
Michelle s'inquiète.
- Que dois-je faire papa?
- Tu vas descendre de la voiture et entrer sans regarder derrière. Je vais garer la voiture loin d'ici et je reviendrai voir ce qu'il vient fouiner dans les parages.
Michelle pense à l'enveloppe et ne voudrait pas que son père découvre son manège. Que va-t-elle faire donc pour éviter son infiltration? Apparemment, elle n'a pas peur parce qu'elle suppose que l'homme repéré par son père travaille pour le compte de Hussel. Ce qui l'intéresse est la preuve qu'elle veut découvrir à tout prix. Elle ne se rebelle pas contre l'idée que son père va revenir.
Après sa sortie de la voiture, Monsieur Anke démarre et feint de s'en aller. Ally, le suspect, se déplace d'où il était campé.
Arrivée à l'intérieur, Michelle ne tarde pas à chercher le livre dans lequel l'enveloppe est cachée. C'était facile et la voilà dans un coin derrière un rayon entrain de regarder les photos.
Entre-temps, Monsieur Anke réapparaît. Il ne voit plus le monsieur là où il était. Alors, il fonce à l'intérieur de la bibliothèque jusqu'à la salle de lecture. Il ne voit pas Michelle. Paniqué, il se dirige comme un homme égaré vers le bureau de la bibliothécaire dont les yeux sont écarquillés en voyant sa folle démarche.
Avant même qu'il s'adresse à la dame, il entend la voix de Michelle.
- Papa? 
- Michelle. 
- Je suis là. 
- Mais, je te cherchais partout. 
- Tu n'as pas cherché partout, parce que j'étais là.
Ça soulage! Monsieur Anke la prend dans ses bras. Et dans un bref regard, il entrevoit l'homme jusqu'à présent inconnu qui s'en va. 
- Nous devons partir tout de suite Michelle.
- Pourquoi papa?
- Parce qu'il le faut. Tu m'accompagnes là où je vais. 
- D'accord.
Ils remontent dans la voiture et repartent. Michelle a mis l'enveloppe là où Monsieur Anke n'osera pas aller la chercher. Mais le danger est toujours là.
- Où va-t-il Ally, lui demande Treffe. 
- Je l'ignore chef. On n'a qu'à continuer à les suivre. 
- Maintenant, c'est toi le chef. 
- Comment ça patron? 
- Tu viens de me dire qu'on doit continuer à le suivre. Ce n'est pas un conseil. 
- D'accord, chef.
Monsieur Anke est poursuivi par Treffe dans un bolide noir. Quelques minutes après, ils arrivent dans un restaurant huppé de la ville Opal, du jamais vu à Maniyi. Michelle ne croit pas ses yeux.
- Papa, nous avons mangé ce matin à la maison. 
- Oui, mais un restaurant est aussi un lieu de rencontre pour dialoguer. 
- Ça, je le savais. Mais je ne m'y attendais pas. 
- C'est une surprise à ma menina. 
- Tu as dit quoi?
- Menina, cela veut dire une fille en portugais. En italien, je t'aurais dit ragazza.
- Alors, on y va papa? 
- C'est ce que j'allais te dire ma chica. 
- Tu n'as pas besoin de traduire celui-là, car nous avons été à Saint-Domingue l'an dernier.
De l'intérieur magique du restaurant, Monsieur Anke ne tarde pas à dire à Michelle:
- Tu m'attends ici une seconde, je vais à la toilette. 
- Ok.
Michelle s'asseoit tranquillement. Elle porte des regards sur tout: la caissière, le barman, les serveuses, les clients, les écrans. Dans la toilette, Monsieur Anke a fini de faire ses besoins. Le voilà qui revient avec un sourire de papa qui va s'envoler.
- Michelle?
Elle a été enlevée par Hussel!
Douzieme épisode
Michelle s'assoit tranquillement. Elle porte des regards sur tout: la caissière, le barman, les serveuses, les clients, les écrans. Sans s'en rendre compte, Hussel et Ally entrent au restaurant et s'assoient chacun sur une chaise autour de sa table.
- Je suis Treffe ou bien Hussel, petite Louise. Que veux- tu consommer?
Michelle se sent en danger, mais personne ne soupçonne ses ennemis. Avec beaucoup d'adresse, Treffe lui pointe l'arme sous sa veste et lui dit:
- Nous allons sortir gentiment sans faire de bêtise. Si tu fais quoi que ce soit pour attirer l'l'attention de l'agent de sécurité, je te mets une balle dans la poitrine. Est-ce clair?
Baignée de peur, Michelle ne fait que hocher la tête en signe de son accord. Ensemble, les deux ravisseurs se lèvent de leurs chaises et repartent avec elle.
Dans la toilette, Monsieur Anke a fini de faire ses besoins. Le voilà qui revient avec un sourire de papa qui va s'envoler.
- Michelle?
Elle a été enlevée par Hussel! Monsieur Anke ne croit pas ce qu'il est en train de vivre. Il interroge un client qui était là depuis son arrivée.
- Monsieur, tu n'as pas vu où est passée ma fille s'il vous plaît?
- Elle est sortie avec deux hommes il y a quelques minutes. 
- Mais elle était avec moi.
- Désolé monsieur, je ne suis pas là pour surveiller ceux qui entrent ni ceux qui sortent.
Alors Monsieur Anke s'éloigne de lui sans répliquer puisqu'il avait raison. Il sort désespérément et se réfugie dans sa voiture, tout éploré derrière le volant.
- Michelle, pourquoi, toi mon amour. Qu'est-ce j'ai fait pour mériter ça, mon Dieu. Punis-moi comme tu veux parce que je suis son père, c'est moi qui dois payer. Je vous en prie, fais que ces gens laissent ma fille tranquille. 
 
Dans la voiture de Treffe.
- Je peux savoir où vous m'emmenez? 
- Mais tu n'es pas liée Michelle, c'est ça ton nom? Parce que je préfère Louise, tu sais. 
- Comment as-tu connu le nom de ma mère? 
- Je pensais pourtant que Nick t'avait tout racontée dernièrement. 
- Où est-il? Nous avions un marché? 
- Un marché? Alors, tu as accepté de risquer ta vie pour un garçon qui t'a violée?
- Avant, il était mon copain. C'est vous qui l'aviez transformé en violeur et vous payerez un jour pour ce crime. 
- Mais, nous payons tous trésor, même pour la vie que Dieu nous a donnés, nous la payons par la mort. Il y a tellement d'innocents qui paient pour les coupables et parfois ce sont ces coupables qui les jugent. 
- Vous avez raison. 
- Bien sûr que j'ai raison trésor. 
- Oui, parce que Nick est l'innocent qui a payé le prix de votre défaite. Et vous êtes l'innocent qui paie le prix de la méchanceté qui ronge votre cœur.
Treffe ne réplique pas.
- Pourquoi êtes-vous méchant avec quelqu'un qui n'a pas choisi à votre place? Vous vous cachez derrière vos actions malhonnêtes en espérant que votre vengeance vous apportera la paix, mais vous ne serez jamais en paix. 
- Jamais en paix? Qu'est-ce qui te fait croire cela alors?
- Parce que ceux qui font le mal sont en guerre avec leurs consciences.
Le vieux Ally va augmenter la colère de Treffe.
- Elle a dit la vérité oui patron. 
- Ferme ton clapet, Ally. Tu ne sais rien. 
- D'accord, patron. 
- Et toi, petite Louise, tu vas payer ce manque d'égard envers ma personne. 
- Les criminels ne méritent aucun respect, si vous ne le saviez pas.
Sans hésiter, il la gifle. Il allume son portable pour chercher le numéro de Monsieur Anke. Après l'avoir trouvé, il l'appelle:
 - Bonsoir, répond Monsieur Anke. 
- C'est vous, Monsieur Anke? 
- Oui, c'est bien moi. Vous avez vu ma fille?
- Non, je ne l'ai pas vue Monsieur Anke, je l'ai kidnappée. 
- Je suis là papa, crie Michelle à son papounet. 
- Voilà! 
- Qu'est-ce que vous voulez, dites-le moi s'il vous plaît. 
- Malheureusement, vous avez déjà pris ce que je voulais. Donc, vous ne pourrez jamais m'offrir quelque chose qui soit comparable à cette...cette...
- Mais qui êtes-vous au juste?
- Je suis celui qui devait être à votre place Anke. Celui qui devait être le père de Michelle. 
- Je ne comprends rien de ce que vous racontez moi. 
- Bientôt, vous comprendrez lorsque vous écouterez ça!
Il retire son pistolet de sa poche, et tire. Monsieur Anke conduisait sa voiture à 60 mille à l'heure quand il a écouté le coup de feu au téléphone. Il s'est évanoui et un bus a heurté sa voiture.
Treizieme épisode


Monsieur s'adresse à Michelle:
- Où est Louise Michelle? 
- Je ne sais pas papi, répond Michelle. 
- Mais elle était là quand je suis rentré. 
- Elle est peut-être au dehors. J'avais entendu quelqu'un frapper à la barrière tout à l'heure.

Monsieur Anke n'attend pas une seconde pour aller ouvrir la barrière. A sa grande surprise, Louise est en train de baiser Hussel éperdument.

- Quoi? s'étonne-t-il.

Au même moment, il se reconnaît à l'Hôpital Général de la Ville Opal, entouré de deux personnes: Luc, un ami de la famille et son épouse Louise. Il les regarde d'un air étrange et suspect.

- Où est-ce que je suis? 
- A l'hôpital, lui répond Louise. 
- Pourquoi? 
- Parce que tu as eu un accident et notre voiture s'est écrasée. Tu as été fracturé à l'avant-bras. Ne me dis pas que Michelle était avec toi lors de ton accident.

Il réfléchit pendant un moment, et dit:

- Michelle? Michelle? Oh mon Dieu! 
- Quoi? Elle est morte, c'est ça? 
- Je ne sais pas, mais j'ai entendu le son d'une...d'une
- D'une quoi Anke? Tu vas parler non?
- D'une arme au téléphone. 
- Au téléphone...tu peux être plus clair? 
- Elle a...elle a été kidnappée. 
- Ma fille a été kidnappée? 
- C'est notre fille Louise. 
- Je m'en fous de nous, mais maintenant c'est sa vie qui est en danger, tu te rends compte. Et j'ignore où elle est.

Sur ce ton, le médecin dit à Louise.

- Madame, calme-toi. Ton mari a besoin d'un peu de repos. Va t'asseoir.

Louise pleure. 

- Où est ma fille Anke?

Luc la prend dans ses bras pour la consoler.

- Ne pleure pas, je suis certain qu'elle est encore vivante.

Chez Treffe.

- Lache-moi, ne me touche pas. 
- Mais je ne vais pas te faire du mal ma jolie. 
- Je t'interdis de me toucher de toute façon.

Une voix se fait entendre derrière la porte.

- Ally? 
- Oui, chef. 
- Laisse la fille tranquille. 
- D'accord chef. 
- Tu es trop vieux pour ce genre de chose. 
- D'accord chef.

Michelle et Nick sont tous deux vivants. Ils se trouvent maintenant au même appartement où ils sont ligotés chacun dans une chambre sur une chaise. En deux occasions, Treffe a utilisé son arme pour faire peur aux personnes qu'il séquestre mais il n'a pas encore commis de meurtre.

A l'Hôpital

Madame Louise reçoit un appel inconnu sur son portable.
- Allô! ?
- Louise! 
- Qui êtes-vous?
- Ah, tu as oublié ma voix?
- C'est vous qui avez kidnappé ma fille?
- Non, mais un homme comme moi n'aurait pas posé une telle action ma jolie. Je voulais la voir, alors je me suis arrangé pour que cela soit possible. Maintenant, nous sommes ensemble et nous allons passer du temps à discuter de tout et de rien. 
- Ne lui faites pas de mal, je vous en prie. 
- Ça alors, tu vois qui je suis à présent. Et que dirais-tu d'un tutoiement?
Madame Louise continue de pleurer parce qu'elle sait à qui elle a affaire. Sa fille est toute la raison de son obéissance à ses ordres.
- D'après ma toute première conversation avec ton mari, il semble que tu ne l'as jamais parlé de nous, même pas à ta fille. Moi, je pense que c'est une erreur fatale que tu as commise en plus Louise. 
- Je t'en supplie, ne dis rien à ma fille Hussel, surtout pas à mon mari. 
- Vraiment? Et qu'est-ce qui va arriver si je leur dis que tu as avorté le premier enfant que tu as porté pour moi? C'est moi qui devais être le père de cette jolie fille. Elle serait aussi belle qu'elle mais tu as tout foutu en l'air Louise parce que tes parents ne voulaient plus de moi après tout ce que j'avais fait. C'est moi qui devais être ton mari parce que je t'ai aimée de tout mon cœur et je voulais t'offrir le monde mais tu m'as jeté dans la poubelle de ton ingratitude. Et c'est mon heure de te faire payer.

Le ton de Treffe est très excité, et ces mauvais souvenirs ont enfoncé le couteau dans la plaie. Madame Louise a raccroché le téléphone et sort de l'hôpital.
Chez Treffe, dans la chambre de Michelle. Entre Ally et Michelle.
- Où est Nick? 
- Nick? Qui est-ce? Ah, ton petit ami. 
- Cela ne te regarde pas.
- Alors, je ne te dis rien à propos de ce garçon raté. Tu ne devrais pas être ici pour lui. 
- C'est à cause de toi que je suis dans cette situation, et lui aussi. 
- C'est normal, trésor, parce que je fais mon travail et je suis payé. Nick aussi a fait son travail mais il n'a pas respecté le contrat. C'est la règle du jeu qui compte, pas les joueurs. 
- Tu ne ressembles pas à ce que tu fais. Tu ne te sens pas bien, tu as peur. 
- Moi, avoir peur? Tu te trompes sur ma personnalité. 
- Quelle personnalité? Tu n'es qu'un vaurien. 
- Et toi, tu es une pauvre fille violée, déshonorée par un petit vagabond.

Michelle essaie de se débarrasser de la corde sans succès. Ally lui dit:

- Tu n'y arriveras pas, alors reste tranquille. 
- Je te promets que tu me le paieras quand je serai libre.
- Libre? Mais tu es prisonnière pour toujours Michelle. 
- Ne cite pas mon nom dans ta bouche diabolique.

A l'hôpital

Madame Louise revient vers Monsieur Anke qui dort dans une colère noire. Timidement, elle s'approche de lui et essaie de le toucher.
- Ne me touche pas! 
- Pourquoi mon chéri?
- Ça fait longtemps que tu n'as pas cité ce mot. Tu attendais ce moment pour le faire, exactement le jour où je découvre tes mensonges. 
- Mais quel mensonge, Anke?

D'un bond, Anke se lève du lit et vocifère.
- J'ai entendu tout ce que tu viens de dire au téléphone. En plus, j'ai vu ça dans mon rêve. Tu étais en train d'embrasser cet homme devant la barrière de ta maison. Tu as eu le courage de me cacher tout cela Louise? Et maintenant, notre fille paie pour tes bêtises. 
- Je suis désolée Anke. 
- Oui c'est ce qui est plus facile à dire. 
- Je voulais vivre en paix.
- Et voici ta paix. 
- Tu ne vas pas m'abandonner Anke après toutes ces années? 
- Non, je ne vais pas t'abandonner. Nous allons divorcer mais après avoir trouvé notre fille. 
- Non Anke, ne fais pas ça. 
- Tu as déjà fait assez Louise. 
- Essaie de me comprendre. 
- Va-t’en Louise! Laisse-moi tranquille.
Avec beaucoup de pleurs, elle sort et se jette dans les bras de Luc.


Seizieme épisode

Avec beaucoup de pleurs, elle sort et se jette dans les bras de Luc.
Chez Treffe dans la matinée.

Le portable de Michelle sonne, un appel de son amie Angelica. Treffe répond à la place de Monsieur Anke.
-       Allô !
-       Bonsoir Monsieur Anke.
-       Bonsoir Angelica, comment tu vas ?
-       Ça va oui Monsieur Anke.
-       D’accord. Tu voudrais parler avec Michelle bien sûr?
-       Oui, elle n’est pas là ?
-       Non, non, elle est là mais elle est juste occupée en ce moment.
-       D’accord, je vois. Alors, tu lui dis de me retourner l’appel dès qu’elle est disponible.
-       Aucun problème, Angelica.
-       Passe le bonjour à Madame Louise de ma part.
-       J’y manquerai pas.
-       Au revoir
-       Au revoir Angelica.

De tout ça, ni Michelle ni Monsieur ne savent rien.
Monsieur Anke va devoir passer quelques jours à l’hôpital à cause de son avant-bras qui est fracturé. Madame Louise est seule dans le combat, secondée par Luc qui ne sait rien non plus comme Angelica. Mais il est plus proche de l’affaire et Madame Louis va devoir lui dire ce qui se passe.

Madame Louise a appris la nouvelle de l’accident par la police qui a retrouvé son numéro sur le portable de Monsieur Anke. Luc était la seule personne qui pouvait passer la prendre à Maniyi pour l’emmener à l’hôpital en voiture.
Dans cette galère où elle s’embarque, les secrets ne sont plus avantageux. Il faut se confier à une personne et elle n’est autre que Luc.
-       Dis-moi Louise, qu’est-ce qui a causé cet accident ? lui demande Luc.
Luc n’était pas près d’eux lorsqu’elle parlait au téléphone avec Treffe (Hussel). Il était revenu au moment où Monsieur Anke l’a forcée de sortir de sa chambre.
-       C’est une longue histoire Luc.
-       Mais tu peux résumer. Dis-moi l’essentiel. Je pense que tu as besoin de quelqu’un pour t’aider et tu sais que je ne te refuserai pas Louise.
-       Je sais mais il y a des choses qu’on ne dit à personne et d’autres qu’on aimerait oublier, d’autres encore qu’on aimerait changer.
Elle dit tout cela en versant de larmes.
-       Je n’étais qu’une adolescente lorsqu’il m’a dit qu’il m’aimait. A cette époque, ma famille ne pouvait pas subvenir à mes besoins. Ils ne pouvaient pas même payer ma scolarité. Alors, quand j’ai dit à ma mère qu’il m’aimait, elle a souri et m’a dit d’être prudente. J’ai compris qu’elle était d’accord. Il m’a presque tout donné pendant plusieurs années. Mais, suite à une bêtise qu’elle m’a vue faire un jour, elle a décidé de m’enfermer à la maison pendant un mois. Quand je suis sortie, je le haïssais amèrement. Et trois mois plus tard, j’ai rencontré Anke. Je ne l’aimais pas comme j’ai aimé le premier mais je voulais me protéger de toute pitié et de toute gratitude. Lorsque j’ai présenté Anke à mes parents, ma mère a vite accepté.
-       Comment s’appelle ce type qui t’a aimée avant ?
-       Il s’appelle Hussel.
-       Mais, tu m’as parlé seulement de ta mère. Où était donc ton père ?
-       Notre famille était matriarcale. Mon père se contentait de sa paternité passive. Il ne s’est jamais opposé aux décisions de ma mère.
-       Moi, je pense que ta mère t’a cachée quelque chose.
-       Pourquoi tu dis ça ?
-       Parce que je trouve que sa décision a été compromise. Pourquoi une mère aurait accepté d’enfermer sa fille pour un garçon et ensuite accepter un autre sans s’y opposer ?
-       Je ne sais pas moi.
-       Et il semble que tu souffres de ça aujourd’hui.
-       Oui, c’est cet homme qui détient notre fille à présent.
-       Tu veux dire qu’il l’a kidnappée ?
-       En quelque sorte, oui.
-       Et tu n’as pas appelé la police ?
-       Non.
-       Alors, pourquoi ?
-       Parce que la police n’a rien à voir là-dans Luc.
-       Mais, c’est un enlèvement Louise. Quelle que soit la raison, cette personne doit être punie.
-       Cette personne qui doit être punie, c’est moi Luc. Je suis responsable de tout ce qui ce qui nous arrive. Et c’est moi qui dois aller régler ça.
-       J’irai avec toi dans ce cas.
-       Tu n’es pas obligé de m’accompagner Luc.
-       Les bons amis sont là pour aider. Je vais t’aider à retrouver ta fille. Tu peux compter sur moi.
-       Merci Luc.


Quinzieme épisode

Chez Treffe.

Madame Louise appelle Treffe (Hussel).
-       Ah, c’est Louise. J’attendais cet appel.
-       Je veux parler à ma fille.
-       Elle n’est pas libre de parler Louise, et bientôt, elle ne voudra plus te parler quand elle découvrira tes mensonges.
-       Arrête de m’accuser Hussel de mes erreurs Hussel. Tu n’es pas innocent, tu le sais ?
-       Je sais que je ne suis pas innocent Louise parce que j’ai fait ce que je ne devais pas faire. Plusieurs fois, j’ai volé l’argent de mon père pour t’acheter des choses et faire des dépenses inutiles. Non, je ne suis pas innocent.
-       Hussel, dis-moi où est ma fille, je suis prête à faire tout ce que tu veux pour elle, je t’en supplie.
-       Bon, dans ce cas, j’aimerais que tu lui dises toute la vérité sur nous.
-       Non, je ne peux pas Hussel.
-       Et voilà, tu n’es pas encore prête à sacrifier ta vie pour elle. Tu as toujours été une poltronne. Tu n’as pas le courage de dire la vérité.
-       Hussel, je sais que je t’ai blessé mais je ne suis pas la seule responsable.
-       Tu commences à dire la vérité, j’aime ça.
-       Je veux venir vers toi en cet instant où je te parle. Laisse ma fille en dehors de tout ça. Tu lui as suffisamment punie alors prends moi à sa place pour en finir. Je ne veux pas qu’elle souffre de mes erreurs.

Hussel serre ses lèvres, ferme ses yeux et dit :
-       Je te donne rendez-vous à l’Avenue Rogeste Lubérisse. Dans quinze minutes, un chauffeur t’attendra dans une voiture rouge. Surtout, ne sois pas accompagnée, tu risqueras de perdre ta fille à jamais.
-       Merci, merci beaucoup, je viens tout de suite.

Luc était en train d’écouter la conversation et Il a noté l’adresse dans son calepin.
-       Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? lui demande Louise.
-       C’est simple, je te donne ma voiture et je vais emprunter une autre toute de suite pour te suivre.
-       Tu penses que c’est une bonne idée ?
-       Dans ces situations, les idées sont souvent bonnes jusqu’à ce qu’on découvre qu’elles étaient mauvaises. Ne t’inquiète pas Louise, je ne vais pas appeler la police et je te promets que tu vas retrouver ta fille aujourd’hui même.

Louise regarde Luc d’un air attendrissant. Elle repense  à des moments inoubliables avec cet ami qui aurait pu devenir son mari. Hélas, elle ne pouvait pas avoir un autre Anke à ses côtés. Ce Luc qui lui est dévoué corps et âme à la cause de sa fille ne se laisse pas dominer par la rancune. La tête de Louise dit que son amour est pur.

Les quinze minutes sont écoulées. Louise est là depuis deux minutes. Elle aperçoit une voiture de la couleur indiquée par Hussel. Le chauffeur lui fait un signe pour le suivre après plusieurs œillades. Luc mène son petit jeu dans la prudence.
Lorsqu’elle arrive devant la barrière de la cour, le chauffeur descend de sa voiture et fouille la sienne. Aucun espion. Il se rassure et dit à Louise.

-       Sors de la voiture toute suite.
Lorsqu’elle est sortie, il la fouille et ne trouve rien de suspect sur elle. Alors, il l’invite à entrer après lui. Pendant ce temps, Luc se tient en embuscade loin de sa voiture. Une fois à l’intérieur, Luc entre en action.

Hussel attendait déjà sa vieille passion. Sans prendre le temps de la saluer, il court l’embrasser. Louise ne réagit pas. Elle est soulagée de pouvoir gagner la confiance de Hussel pour sauver sa fille. 

A suivre….
JDE 
(Jérôme Dorsonne Emerson)


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